Connaissez-vous la belle expression « ver d’oreille » ?
C’est mon père qui dit ça et avec mes recherches j’ai appris que ça venait de l’allemand « Ohrwurm ». Ça signifie « une mélodie dont on ne peut plus se débarrasser, qui nous reste en tête qu’on le veuille ou non ». Si on accepte de l’étendre à la poésie, ça peut être une lecture qui vous revient sans cesse en mémoire, une phrase, quelques vers. Ces vers d’oreille vont nous servir cette semaine puisqu’en plus de les recopier dans votre cahier, je vous encourage à les utiliser comme point de départ d’un nouveau poème. Si la semaine dernière on a rencontré et aimé des poètes, cette semaine on les copie, on les magane, on fait ce qu’on veut !
La poésie change le monde. Mais pour qu’un poème arrive à toucher les gens, il a dû être travaillé. Il faut écrire et réécrire. Inspirez-vous de votre cahier : y voyez-vous déjà du nouveau matériel ? Est-ce que vos poèmes se ressemblent tous ou sont-ils au contraire très différents ? Ils sont courts ou longs ? Vous utilisez la rime, parfois ? Toujours ?
Découvrez les techniques d’écriture des poètes. Même s’ils ne les utilisent pas toutes les fois, ils y ont recours de temps à autre pour briser la routine de leur écriture ou pour réveiller l’inspiration. Écrivez un slam ! Faites un sonnet ! Amusez-vous avec la poésie ! Herménégilde Chiasson vient de publier douze recueils de poésie qui commencent par chacune des lettres de son prénom et se terminent par un « s » : HistoireS, EspaceS, RefrainS, MotS, ÉnigmeS, NostalgieS, ÉmotionS, GesteS, IdentitéS, LectureS, DécoupageS et ExcuseS. Cette douzaine de livres forme selon lui son autoportrait poétique. Comment votre prénom se découpe-t-il ? Pouvez-vous penser à un mot important qui correspond à chacune des lettres de votre prénom ?
Marc-Antoine K. Phaneuf aime faire des listes, il en a même fait une qui dure tout un recueil. Cette technique d’écriture est particulièrement intéressante si vous osez faire des listes improbables, comme la liste de tous les gens que vous connaissez dans votre quartier (quand vous ne connaissez pas leur prénom, n’hésite pas à les décrire : le papa aux lunettes vertes qui promène son bébé en poussette jaune ou cette femme qui mange un sandwich au jambon tous les après-midi à 14 heures). Plus vous travaillerez votre liste avec des détails, plus vous risquez d’y trouver du matériel pour un nouveau poème. Si vous l’aimez assez, elle deviendra même un poème en soi !
Qu’avez-vous mis sur votre fil d’actualité Facebook cette semaine ? Surtout des photos de vos amis ? Écrivez-leur un poème ! Des photos d’animaux ou de célébrités ? Interrogez-vous sur la manière dont une image peut se transformer en mots. Adaptez votre poésie pour qu’elle devienne une publication ou alors, prenez votre cahier d’écriture en photo et publiez-la sur un de vos réseaux sociaux.
Vous vous rendez compte ? Boom ! Vous venez de vous auto-publier !
EXERCICE DE CRÉATION :
Gardez l’habitude d’écrire un peu chaque jour, même quand vous n’en avez pas envie ou que vous n’avez rien à dire. Plusieurs exercices littéraires existent afin de contrer le syndrome de la page blanche.
Par exemple, commencer un poème en utilisant les premières lettres de « Longtemps, Je Me Suis Couché De Bonne Heure », incipit du roman Du côté de chez Swan, premier tome de l’œuvre colossale À la recherche du temps perdu de l’écrivain français Marcel Proust. En effet, vous prenez chacune des premières lettres, LJMSCDBH, et elles deviennent les ancrages des huit premiers vers de votre nouveau poème. Vous verrez, ce n’est pas si facile que ça, mais tellement gratifiant.
À la bibliothèque :
- Consultez différents ouvrages qui parlent des techniques de création. Consultez le lexique des formes poétiques sur le site des Voix de la poésie. Lisez des conseils aux jeunes écrivains pour vous inspirer et surtout trouver votre propre façon d’écrire. Dans le respect de tous ces poètes qui ont écrit avant vous, n’en faites qu’à votre tête !